Faire face à la mort est difficile pour chacun d’entre nous. Mais pour les membres des services de police, l’impact peut être particulièrement traumatisant. Les policiers sont confrontés quotidiennement à la mort, qu’il s’agisse d’accidents de la route, de violences domestiques, de maltraitance des enfants, d’homicides ou d’autres événements mortels. Ils voient des gens mourir et des gens qui sont morts, et ils risquent leur propre vie lorsqu’ils assistent à des appels. S’ils sont témoins de la mort d’un enfant proche de l’âge de leur propre enfant, ou d’une personne qui ressemble à un membre de la famille, cela peut être particulièrement troublant pour eux. En outre, ils peuvent être confrontés à la mort d’un collègue, ce qui peut être ressenti comme la perte d’un membre de la famille, d’un conjoint ou même d’une partie d’eux-mêmes, et les oblige à faire face à leur propre mortalité. Ils peuvent ressentir la culpabilité du survivant ; ils peuvent être stressés par ce qui s’est mal passé et se demander ce qu’ils auraient pu faire différemment. L’effet de ces expositions à la mort peut être cumulatif et affecter négativement la vie des agents au travail, à la maison et avec leurs amis.Le deuil est une adaptation normale aux changements de la vie, y compris la mort. Les policiers sont formés à faire abstraction de leurs émotions au travail afin de pouvoir se concentrer sur la tâche à accomplir pendant que la situation évolue. Ils peuvent ne pas avoir le temps ou la volonté de revenir sur leur chagrin avant un certain temps, ce qui peut avoir un effet néfaste sur leur santé physique et émotionnelle. Ayant travaillé avec des policiers au fil des ans, j’ai vu de mes propres yeux les effets d’une perte et d’un deuil continus. Le deuil est cumulatif et si les personnes ne font pas face à leurs émotions, elles peuvent connaître un deuil prolongé qui, s’il n’est pas traité, peut conduire les agents à utiliser des mécanismes d’adaptation malsains et les rendre incapables de faire leur travail correctement. Un deuil prolongé peut affecter la capacité à exprimer et à gérer ses émotions ; il peut entraver la capacité d’un agent à être attentif et à prendre des décisions rationnelles. Dans l’exercice de ses fonctions, cela peut avoir de graves conséquences. Les difficultés à gérer les émotions peuvent également avoir un impact négatif sur les relations d’un agent avec ses collègues, sa famille et ses amis. Les agents concernés peuvent devenir plus irrités et plus tendus. Ils peuvent souffrir d’anxiété et de dépression. Ils peuvent présenter des symptômes de stress post-traumatique chaque fois qu’ils sont confrontés à des événements similaires ou apparentés dans le cadre de leur travail. Ils peuvent se tourner vers la surconsommation de médicaments, l’abus de substances et d’autres comportements problématiques pour faire face à la situation. Heureusement, de nos jours, la présence, l’impact et la gestion du deuil font l’objet d’une plus grande ouverture d’esprit. En plus de prendre un congé pour faire le point sur leurs pensées et leurs émotions, les agents en deuil peuvent grandement bénéficier du soutien de leurs pairs. Les officiers supérieurs qui partagent certaines de leurs difficultés et des mécanismes d’adaptation sains pour faire face à des situations traumatisantes sur le lieu de travail sont d’excellents modèles et peuvent aider les officiers subalternes à normaliser l’expérience du deuil et à se sentir moins isolés. Il peut être utile de savoir quand remplacer un collègue (par exemple, répondre à un appel concernant une personne du même âge qu’un membre de la famille d’un autre agent). Organisez des séances de débriefing régulières, informez le personnel pour qu’il soit attentif aux signes de deuil chez les collègues, faites en sorte que le soutien soit systématique et facilement accessible, et prévoyez des évaluations psychologiques de sauvegarde régulières. Ces actions permettent d’identifier les problèmes potentiels avant qu’ils ne se détériorent davantage et donnent aux personnes concernées la possibilité de rechercher plus rapidement l’aide dont elles ont besoin. Faciliter l’accès à des services de conseil professionnel et à d’autres ressources est une autre étape clé pour aider les policiers à éviter un deuil prolongé. La mise en place d’espaces dans le département où ils peuvent obtenir des informations sur les services de santé mentale, les conseils et les groupes de pairs peut contribuer à normaliser ces options. Un partenariat avec une organisation de santé mentale pour organiser des présentations au sein du personnel sur la manière de reconnaître les signes de deuil et sur les endroits où chercher de l’aide peut contribuer à une meilleure sensibilisation. En s’assurant que les membres du personnel connaissent les politiques en matière de congé de deuil et les autres possibilités de liens professionnels et spirituels, on leur donne le choix d’agir. Compte tenu de la tendance à l’isolement dans le deuil, il est important d’encourager les policiers à reprendre des activités sociales lorsqu’ils s’y sentent prêts. Il ne fait aucun doute que le chagrin des policiers est complexe et unique. Tous méritent d’être soutenus. Les doter des ressources et du soutien adéquats peut faire une différence substantielle dans leur guérison. Le travail effectué par Calian pour soutenir la santé mentale par le biais de prestations et de solutions de santé, en unissant les prestataires de soins de santé, les essais de recherche clinique, les soins à distance, la gestion des cliniques et les services psychologiques, démontre notre engagement envers la vision de Calian ESG : Collaborationpour faire progresser l’ excellence de la résilienceet la durabilité-CalianCARES™ Dr. Christine Courbasson est la psychologue de Calian pour l’Est du Canada. Elle est psychologue agréée, titulaire d’un doctorat en psychologie clinique et d’une bourse postdoctorale du Centre for Addiction and Mental Health.

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